Chronologie de l’avortement au Canada
- 1869 à 1969
- 1970 à 1988
- 1989 à aujourd’hui
- Liste des incidents et actes de violences commis contre des médecins et des cliniques
1869: L’avortement est rendu illégal par le Parlement, sous la menace d’emprisonnement à perpétuité. La diffusion d’informations sur le contrôle des naissances est également rendu illégale.
1892: Le Parlement adopte le premier Code criminel, qui interdit l’avortement, la vente, la distribution et la publicité à propos de la contraception.
2 juillet 1923 : Margaret Sanger s’exprime en faveur de la contraception à l’édifice des femmes de Vancouver, rue Thurlow. Une réunion est organisée par la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté.
1926 à 1947: 4.000 à 6.000 Canadiennes meurent à la suite d’avortements clandestins bâclés.
1930 – 1940: La militante Ruth Bullock de Vancouver aide les femmes à obtenir des avortements illégaux.
1936: La travailleuse sociale Dorothea Palmer est arrêtée et accusée en vertu du Code criminel pour diffusion d’informations sur le contrôle des naissances.
1948: Le Dr Robert McCallum commence à faire des avortements en Colombie-Britannique et continue jusqu’à ce qu’il soit arrêté vers 1967.
1959: On estime que 33.000 avortements sont effectués au Canada en cette seule année. D’autres estimations évaluent que pas moins de 120.000 avortements par an ont eu lieu entre 1955 et 1969.
1961: Une femme est emprisonnée pendant 8 ans pour avoir effectué un avortement sur une femme qui décéda suite à cet acte (un des nombreux exemples).
1962 à 1968: La plupart des décès documentés liés à l’avortement clandestin en un an au cours de cette période est de 400 femmes. Les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés.
1963: L’association médicale Canadienne commence à faire pression sur le gouvernement pour modifier la loi sur l’avortement.
1965 – 1969: Sur cette période de 4 années, 61 femmes sont connues pour avoir succombé à l’avortement.
19 février 1966: Un médecin de Toronto (identité inconnue) demande une loi sur la légalisation de l’avortement, affirmant que 25.000 à 75.000 avortements criminels sont effectués chaque année au Canada.
Octobre 1967: Le comité fédéral (Comité permanent de la Santé et des Affaires sociales) évalue des amendements au Code criminel. Trois projets de loi différents sont présentés. Le Dr Henry Morgentaler fait naître le Mouvement Humaniste de Montréal.
1967: 35.000 à 120.000 avortements illégaux par an.
1967: Le Ministre de la Justice Pierre Trudeau travaille à des lois pour faciliter l’avortement, le divorce, la dépénalisation de l’homosexualité et de la contraception.
9 janvier 1968: Dr Henry Morgentaler défie l’article 251 du Code criminel et pratique des avortements dans le cadre de sa pratique médicale au Québec. Il Pratique l’avortement à temps plein à partir de Mars 1969.
1968: Donna Cherniak et Allan Feingold, étudiants à McGill, produisent et publient le premier manuel sur la contraception. La diffusion et la distribution d’informations étaient alors devenues légales.
Mars 1969: Le Comité Effectif de la Justice et des Affaires Juridiques entend le témoignage de beaucoup de personnes et de groupes sur l’amendement de la loi sur l’avortement criminel.
1965 – 1968: Le Dr.Les Smoling opère dans une clinique illégale à Toronto, appelée la Clinique autonome de l’Avortement de Toronto. Inculpé trois fois, il quitte finalement le pays pour ne revenir qu’en 1979.
1967: Un comité fédéral considère des amendements au Code criminel sur l’avortement. Ce comité entend de nombreux groupes et individus issus d’opinions différentes, y compris le Dr Henry Morgentaler, qui préconise l’abrogation de la loi sur l’avortement et la liberté de choix en matière d’avortement.
28 août 1969: Le Parlement adopte le projet de loi Omnibus par un vote de 149 contre 55. L’article 251 du Code criminel est modifié et dépénalise l’avortement dans certaines circonstances limitées. Certains hôpitaux pourvus d’un Comité d’avortement thérapeutique peuvent approuver et fournir un avortement, si la grossesse met en danger la vie ou la santé de la femme. L’accès à l’avortement est appliqué de façon inégale et inéquitable à travers le pays et les femmes attendent en moyenne 8 semaines pour un avortement. Le projet de loi omnibus légalise aussi la contraception.
Avril – mai 1970: Le Caucus des femmes de Vancouver organise la Caravane de l’avortement, première manifestation nationale féministe. Elles parcourent plus de 3.000 miles de Vancouver à Ottawa, et fédèrent d’autres femmes au fur et à mesure de leur voyage. À Ottawa, la Caravane de l’avortement, maintenant forte de 500 femmes, organise deux journées de manifestations. Trente femmes s’enchaînent à la galerie parlementaire à la Chambre des communes et entraîne la fermeture du Parlement pour la première fois dans l’histoire canadienne.
Juin 1970: Le bureau de Morgentaler est perquisitionné par la police et il est accusé de complot en vue de pratiquer un avortement.
Décembre 1970: La Commission royale de 1967 sur de la Condition féminine publie son rapport final, recommandant que le Code criminel soit modifié pour permettre l’avortement sur demande dans les 12 premières semaines.
1971-1973: Dix accusations criminelles sont portées contre le Dr Morgentaler. En novembre 1973, un jury de Montréal de 11 hommes et une femme acquitte Morgentaler. La Cour d’appel du Québec renverse le verdict du jury et juge Morgentaler coupable en 1974. Il fait appel de son cas devant la Cour suprême du Canada.
1973: Morgentaler émet une déclaration publique en mars disant qu’il a pratiqué des avortements. Le 13 mai, il effectue un avortement à la télévision (W5). Le film est saisi par les autorités à l’usage de poursuites à son égard.
1974: L’association Canadienne pour l’abrogation de la loi sur l’avortement est fondée, c’est le premier groupe national de promotion des droits de l’avortement au Canada. (Rebaptisée L’association canadienne pour le droit à l’avortement en 1980).
1975: La Cour d’appel du Québec vote à 6 contre 3 voix au maintien de la condamnation de la Cour du Québec, Morgentaler est alors condamné à 18 mois de prison. Alors qu’il purge sa peine, il est inculpé d’un deuxième chef d’accusation. Un jury l’acquitte à nouveau, et la Cour d’appel confirme l’acquittement.
1976: Le ministre fédéral de la Justice annule les convictions de Morgentaler comme motif de premier chef d’accusation et ordonne un nouveau procès. Morgentaler, ayant eu une crise cardiaque en prison, est libéré après avoir purgé dix mois de sa peine. En Septembre, lors du deuxième procès, il est acquitté des accusations initiales et la troisième fois, un jury l’acquitte de nouveau. À la fin de 1976, le gouvernement du Québec abandonne toutes les charges supplémentaires retenues contre Morgentaler.
Novembre 1976: Morgentaler commence à former des médecins à la pratique de l’avortement; une trentaine seront formés au cours années suivantes.
Février 1977: Le rapport du Comité Badgley est publié et souligne plusieurs constats: Les femmes font face à des délais moyens de 8 semaines pour un avortement, la loi est discriminatoire envers les femmes pauvres et rurales, et la notion de «santé» est interprétée de façon arbitraire.
1977 – 1978: Plusieurs cliniques et groupes de santé des femmes pétitionnent auprès des autorités provinciales pour établir des cliniques d’avortement légaux en Ontario et au Manitoba, mais échouent.
1982: L’Ile-du-Prince-Edouard refuse de financer les avortements et tous les hôpitaux cessent de fournir ce service.
1982: Seulement 261 des 861 hôpitaux publics au Canada sont pourvus un d’Comité d’avortement thérapeutique.
28 septembre 1982: Création de la Coalition Ontarienne pour l’établissement de clinique d’avortement.
1983: Le Dr Morgentaler ouvre des cliniques illégales, à Toronto et à Winnipeg
1983 – 1985: Les Cliniques Morgentaler de Winnipeg et Toronto sont attaquées à plusieurs reprises par la police. Le Dr Morgentaler est accusé, avec d’autres médecins, de complot pour procurer un avortement. Lors du procès 1984, tout le monde est acquitté.
Octobre 1985: La Cour d’appel de l’Ontario annule l’acquittement du jury de 1984 et ordonne un nouveau procès. Le Dr Morgentaler fait appel auprès de la Cour suprême du Canada.
1986: L’association Canadienne pour le droit à l’avortement organise des tribunes à travers le pays, mettant à l’essai loi sur l’avortement.
25 mai 1986: Le Dr Robert Scott et Maria Corsillo ouvrent The Scott Clinic à Toronto. Le Dr Scott est arrêté en Septembre, mais les accusations sont suspendues par le procureur général.
1987: La Coalition des cliniques d’avortement de Colombie-Britannique se fonde pour établir des cliniques en Colombie-Britannique. (Rebaptisée le Réseau d’action pro-choix en 1998.)
28 janvier 1988: La Cour suprême du Canada annule la loi canadienne sur l’avortement comme étant inconstitutionnelle. La loi est jugée contraire à l’article 7 de la Charte des droits et libertés parce qu’elle empiète sur le droit des femmes à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne.
Février 1988: Plusieurs provinces annoncent des politiques publiques différentes en matière d’avortement dans le but de restreindre le service ou faire fi de la décision de la Cour suprême. Sont concernées, les provinces de Colombie-Britannique, Saskatchewan, Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.
22 août 1988: L’association médicale Canadienne approuve une politique reconnaissant le droit à l’avortement sur demande jusqu’à la 20e semaine pour des “cas exceptionnels” après l’approbation d’un médecin. Les avortements en dehors des hôpitaux, et la pleine prise en charge pour tous les services d’avortement par l’assurance-maladie sont également approuvés.
1988 – 1994: Beaucoup de nouvelles cliniques ouvrent : Choice in Health Clinic à Toronto (1988), Everywoman’s Health Centre à Vancouver (1988), Cabbagetown Clinic à Toronto (1989), Clinique Morgentaler à St. Johns NF (1990), Clinique Morgentaler à Edmonton (1991), Elizabeth Bagshaw Women’s Clinic à Vancouver (1991), Kensington Clinic à Calgary (1992), Clinique Morgentaler à Fredericton (1994) et à Ottawa (1994).
1989: Des “Opération de sauvetage” pro-vie commencent à créer des blocus de cliniques à Toronto et à Vancouver.
Mars 1989: La Cour suprême du Canada refuse de se prononcer sur la demande de Joe Borowski pour que les fœtus aient un droit constitutionnellement garanti à vie, affirmant que son cas est sans objet, en raison de l’annulation de la loi sur l’avortement.
Juillet à novembre 1989: Au Manitoba, en Ontario et au Québec, des ex-petits amis essaient d’obtenir des injonctions pour faire cesser les avortements de leurs anciennes petites amies. Chantal Daigle, au Québec, refuse l’injonction lui interdisant un avortement et fait appel auprès de la Cour suprême. Lors de l’audience d’Août, le tribunal apprend que Mme Daigle a déjà subi son avortement aux États-Unis et annule l’injonction faite contre elle. En Novembre, le tribunal, rend sa décision et statue à l’unanimité que les droits du foetus et les droits du père en puissance n’existent pas, que le foetus n’est pas un être humain et n’a pas le droit à la vie.
26 octobre 1989: Le Dr Morgentaler ouvre une clinique en Nouvelle-Écosse après que le gouvernement provincial adopte une loi interdisant les avortements dans les cliniques. Le lendemain, il est accusé en vertu de la Loi provinciale des services médicaux. En 1990, une cour provinciale frappe la Loi comme inconstitutionnelle et acquitte Morgentaler.
3 novembre 1989: Le gouvernement fédéral introduit le projet de loi C-43, un amendement au Code criminel qui interdit l’avortement, sauf si un médecin constate que la grossesse est une menace à la santé physique, mentale ou psychique de la femme.
Mai 1990: La Chambre des communes adopte le projet de loi C-43 et le renvoi au Sénat pour approbation.
12 juin 1990: Yvonne Jurewicz de Toronto meurt après s’être introduit elle-même un cintre pour avorter, croyant apparemment que l’avortement était encore illégal.
31 janvier 1991: le projet de loi C-43 est battu de justesse au Sénat par l’égalité des voix. L’avortement est maintenant traité comme tout autre intervention médicale.
1990: Le mouvement anti-choix, Pro-vie et des militants individuels commencent de nombreuses campagnes visant à restreindre ou stigmatiser l’avortement, et à terroriser les fournisseurs par différents moyens: Regroupement devant le domicile de médecins, harcèlement, création de “liste noire” de médecins, envoi de courrier haineux et de paquets menaçants, injures et menaces de mort , regroupement agressif devant les cliniques, violation des zones “tampons” et des injonctions à l’extérieur des cliniques , actes de vandalisme et de violence, incendies criminels, attentats à la bombe, poursuites frivoles, tentatives d’empêchement d’avortement, propositions de loi et de motions, pétitions, campagne d’affichages publiques de prétendues fœtus avortés, manifestations des «40 Jours pour vie “devant les cliniques, fausses ouvertures de ” centres de grossesses de crise », campagnes de publicité et sondages trompeurs, manifestations annuelles des” Chaînes de la vie “, ” Marches pour la vie “, et bien d’autres actions encore.
Décembre 1993: La Dr Ellen Wiebe commence à effectuer des avortements au méthotrexate dans son bureau de Vancouver dans le cadre d’une étude clinique. Les avortements au méthotrexate continuent à être disponible au Canada jusqu’à aujourd’hui.
Juin 1994: Le Nouveau-Brunswick invoque le règlement médical des services de paiement pour interdire aux médecins de pratiquer des avortements en dehors des centres médicaux agréés. Le Collège des médecins et des chirurgiens du Nouveau-Brunswick restreint le permis du Dr Morgentaler. En Septembre, la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick déclare que cette province n’a pas le droit de limiter l’accès à l’avortement aux seuls hôpitaux.
6 janvier 1995: La ministre de la Santé fédéral, Diane Marleau, donne un ultimatum aux provinces: ils doivent payer la totalité des coûts dans les cliniques privées offrant des services médicalement nécessaires, sous peine de coupure dans les paiements fédéraux. En Octobre, le gouvernement fédéral commence à déduire des transferts d’argent aux provinces les frais facturés aux patients pour les services médicaux privés (comme l’avortement). La Nouvelle-Écosse est la plus durement touchée.
Septembre 1995: En réponse à la tentative de meurtre par fusillade du Dr Garson Romalis à Vancouver, la Colombie-Britannique introduit la Loi d’accès aux services d’avortement (the Access to Abortion Services Act), première loi au Canada à interdire les manifestations autour des cliniques d’avortement, des cabinets et maisons des médecins.
28 mai 1996: Brenda Drummond d’Ottawa se tire une balle dans le vagin et blesse le fœtus proche du terme. Le bébé se rétablit après sa naissance et Drummond reçoit une peine avec sursis pour avoir omis de fournir les «premiers besoins» à son bébé.
1991: La Cour suprême statue dans l’affaire Sullivan / Lemay que les deux sages-femmes n’ont pas fait preuve de négligence lors de la mort d’un fœtus, car il n’est pas considéré comme une personne avec des droits légaux jusqu’à ce qu’il naisse.
Septembre 1995: La province de Colombie-Britannique adopte la Loi d’accès aux services d’avortement (The Access to Abortion Services Act) pour protéger les cliniques d’avortements et les résidences des médecins face aux manifestants anti-choix.
1997: La Cour suprême statue dans l’affaire “Mme G» (Services à l’enfance et à la famille de Winnipeg v. D.F.G) que les tribunaux ne peuvent pas forcer les femmes enceintes à se soumettre à des traitements médicaux pour prévenir les dommages au fœtus.
28 janvier 1998: L’association Canadienne pour le droit à l’avortement publie un rapport, Accès autorisé: trop souvent refusé, montrant la diminution de l’accès à l’avortement au Canada, en raison de la baisse des équipes de fournisseurs (cliniques, hôpitaux), du manque d’éducation et de formation médicale, ainsi que de l’escalade du harcèlement et de la violence des groupes anti-choix.
1999: La Cour suprême statue dans l’affaire Dobson / Dobson que les enfants ne peuvent pas poursuivre leur mère pour des blessures subies dans l’utérus pendant la grossesse.
8 janvier 2001: Allan Rock, Ministre de la Santé, met en garde les provinces du Nouveau-Brunswick, du Manitoba, du Québec et de l’Île-du-Prince-Edouard qu’elles ont à payer l’intégralité des avortements réalisés dans des cliniques privées et qu’elles violent la Loi Canadienne sur la santé par ce non-respect des paiements.
Octobre 2002: le Dr Morgentaler annonce qu’il va poursuivre les gouvernements du Nouveau-Brunswick et de Nouvelle-Écosse de ne pas financer l’avortement dans ses cliniques.
Avril 2003: L’association canadienne pour le droit à l’avortement publie un rapport “Protéger le droit à l’avortement au Canada”, une étude sur les obstacles à l’accès aux services d’avortement des hôpitaux. Seulement 17,8% des hôpitaux canadiens pratiquent des avortements, et beaucoup font barrière à l’accès à l’avortement par le biais de diverses limitations, désinformation du personnel et présence de personnel anti-choix.
Mars 2004: Le projet de loi sur la procréation assistée est adopté par le Sénat. Le projet de loi interdit le clonage humain, établit des lignes directrices concernant la recherche sur les cellules souches, limite la recherche sur les embryons humains et interdit d’identifier le sexe d’un embryon sauf pour des raisons médicales telles que des anomalies liées au sexe.
8 octobre 2004: Le ministre Fédéral de la Santé, Ujjal Dosanjh, lance de nouveaux pourparlers avec les provinces pour faire respecter la Loi canadienne sur la santé. Le refus du Nouveau-Brunswick de payer les avortements à la clinique Morgentaler de Fredericton est un exemple des infractions concernées par ces pourparlers. (Ces discussions ont pris fin après l’élection des conservateurs en 2006.)
23 décembre 2004: Au Manitoba, suite à un recours collectif déposé par 2 femmes (Jane Doe) au nom des femmes du Manitoba, le juge statue que le gouvernement a commis une «violation flagrante» des droits des femmes en refusant le financement d’avortements en structures privées. Cette décision affaiblit le Manitoba et démontre le non-respect de la loi de l’assurance santé dans cette province.
9 juin 2005: la Cour suprême statut que l’interdiction québécoise du commerce d’assurances privées pour les services de santé offerts dans le cadre du régime public viole la Charte québécoise des droits et libertés.
16 juin 2005: Le Dr Henry Morgentaler se voit décerner un doctorat honorifique en droit par l’Université Western Ontario, à London, et donne un discours ovationné par deux fois.
19 octobre 2005: La nouvelle politique nationale pro-choix de la Coalition pour le Droit à l’Avortement au Canada / Avortement groupe Rights Coalition of Canada (ARCC-CDAC) est lancée par des conférences de presse à Ottawa (19 octobre) et à Montréal (20 Octobre).
5 mars 2008: Le projet de loi d’initiative parlementaire C-484, “les enfants à naître victimes d’actes criminels”, n’est pas adopté en deuxième lecture au Parlement. Le projet de loi aurait mis en danger le droit à l’avortement en définissant le fœtus comme étant une personne à part entière. Après une campagne nationale Pro-choix contre ce projet, le gouvernement conservateur a retiré son soutien au projet de loi, qui a été révolu quand une élection fédérale a eu lieu en octobre. Le projet de loi C-484 a été le premier projet de loi anti-avortement privé à ne jamais être passé après deuxième lecture.
1er juillet 2008: Morgentaler est nommé Membre de l’Ordre du Canada, et reconnu “pour son engagement au développement de l’accès des femmes aux soins de santé , pour ses efforts déterminés à influencer les politiques publiques canadiennes et pour son leadership dans les organisations humanistes et de droits de la personne.”
2009: La Cour suprême rejette l’appel de manifestants anti-choix condamnés, en vertu de la Loi d’accès aux services d’avortement (the Access to Abortion Services Act) en Colombie-Britannique. La législation apparaît désormais comme pleinement constitutionnelle.
15 décembre 2010: Le Parlement vote contre le projet de loi C-510, “contraindre à l’avortement”, par un vote de 178 à 97 voix. Il aurait alors été définit comme un crime de contraindre une femme à se faire avorter, mais une campagne pro-choix a souligné les hypocrisies et les problèmes que cela engendrait.
26 septembre 2012: La motion 312 est rejetée par le Parlement par un vote de 203 à 91 voix, et d’une forte campagne d’opposition pro-choix. La motion aurait examiné si la définition du Code criminel de «l’être humain» devait inclure les foetus.
20 octobre 2012: Journée Nationale d’Action pour la Justice Reproductive (National Day of Action for Reproductive Justice) avec des rassemblements et des marches à Charlottetown et Toronto.
Violence au Canada
Voici une liste de tous les incidents connus de violence commise à l’encontre des fournisseurs ou des cliniques au Canada, y compris les actes graves de vandalisme. Il n’y a plus eu de violence depuis 2000.
15 juin 1983: Un homme avec des ciseaux de jardinage, dans une tentative d’agression, se jette sur le Dr.Henry Morgentaler à l’extérieur de sa clinique de Toronto. Augusto Dantas est accusé de possession d’une arme dangereuse et voies de fait.
29 Juillet 1983: Un incendie criminel a lieu à la clinique de Toronto du Dr Morgentaler. Un feu est allumé en bas dans la librairie des femmes et la clinique, à l’étage, subit des dommages de la fumée et de l’eau.
Janvier 1985: Le militant anti-choix Jim Demers,de Nelson en Colombie-Britannique, vole un appareil d’aspiration à l’hôpital régional Kootenay de Nelson et le détruit. Il restera 30 jours en prison.
25 février 1990: Un vandale fait irruption dans le Centre de santé Everywoman de Vancouver et détruit une machine à ultrasons et aspiration à l’aide d’un pied-de-biche. En Octobre 2000, l’activiste anti-choix Lane Walker se dénonce comme coupable de cet acte et est condamné à un jour de prison et à une amende de 10.000 $ de dommages et intérêts.
Juillet 1991: Un liquide inflammable est versé sur le mur du fond de la futur clinique Morgentaler d’Edmonton qui doit ouvrir ses portes un mois plus tard. Le liquide s’enflamme et cause des dommages de 1000 $.
Janvier 1992: Un incendie criminel à la clinique Morgentaler de Toronto cause des dommages pour 7000$. Des jeunes ont mis le feu à un pneu imbibé d’essence transporté sur le porche, et ont vidé le foyer de la clinique. Quelques jours plus tôt, une femme avait libéré de l’acide butyrique dans les toilettes de la clinique.
18 mai 1992: Une bombe incendiaire détruit complètement la clinique Morgentaler de Toronto au milieu de la nuit. Personne n’a été blessé, mais l’auteur n’a jamais été attrapé.
8 novembre 1994: Le Dr.Garson Romalis de Vancouver est grièvement blessé par balle à son domicile par un tireur inconnu caché dans la ruelle arrière. Cet événement est le premier de ce qui deviendra l’obscur “Jour du Souvenir” où d’autres fusillade contre des médecins pratiquant l’avortement auront lieu vers cette même date les années suivantes. Ces fusillades sont toujours semblables à celle du Dr Garson Romalis : un tireur caché derrière la maison, tirant à travers une vitre ou une porte dans la maison du médecin, à l’aide d’une carabine de gros calibre.
10 novembre 1995: Vers la période du “Jour du souvenir”, en lien avec la tentative de meurtre du Dr.Garson Romalis de 1994, le Dr. Hugh Short d’Hamilton, en Ontario, est blessé par balle dans le coude à son domicile. James Kopp est par la suite accusé.
12 novembre 1996: La clinique Morgentaler d’Edmonton subit une attaque à l’acide butyrique. (L’acide butyrique est une substance toxique, malodorante et chimique qui est injectée à travers les murs et les plafonds des cliniques d’avortement.)
11 novembre 1997: Le Dr.Jack Fainman de Winnipeg, au Manitoba, est blessé par balle à l’épaule lors du “Jour du Souvenir” par un tireur. (Un médecin anonyme dans l’État de New York est également blessé le 28 octobre). Un Groupe national de police est créé pour enquêter sur les fusillades du “jour du Souvenir” et attraper le tireur d’élite.
23 octobre 1998: la fusillade contre le Dr.Barnett Slepian de Buffalo, New York, devient le premier accident mortel lors du “jour du Souvenir”. Le manifestant anti-avortement James Kopp est accusé pour ce meurtre et pour la tentative sur le Dr.Short. Il est aussi un suspecté dans les fusillades d’autres canadiens. Kopp est finalement arrêté en France en Mars 2001.
11 juillet 2000: le Dr Garson Romalis est de nouveau attaqué, cette fois-ci dans le parking de son cabinet médical par un inconnu. Le Dr Romalis est poignardé dans le dos et à la rate. Le coupable n’est jamais pris et il n’y a pas de suspect.